Quelles sont vos origines et où vivez-vous ?

Je suis un pur produit marocain, née et élevée dans la belle ville de Casablanca, où j'ai toujours été entourée d’une riche diversité culturelle. Ma mère, originaire de Doukalla, a grandi dans la charmante ville de Rabat, que j’adore visiter pour son charme unique. Mon père, quant à lui, est originaire du Sud marocain, de la magnifique ville de Taroudant, qui a inspiré mon nom de famille.

Je suis fière de mes racines marocaines et de l’histoire de mon pays. Mes parents m’ont transmis leur amour pour la culture marocaine, en partageant avec moi les traditions et les coutumes de leurs régions respectives. J’ai grandi en appréciant l’art du Maroc, et j’ai toujours été fascinée par la richesse et la diversité de notre patrimoine culturel.

Aujourd’hui, j’ai la chance de vivre dans la ville qui m’a vu grandir, où je continue à explorer de nouveaux horizons tout en restant connecté à mes racines. Je suis fière d’être une Marocaine authentique, et je suis déterminée à contribuer à l’évolution et au développement de mon pays.

Quelles études avez-vous poursuivies et pourquoi ce choix d’études ?

Je suis passionnée par le droit des affaires depuis que j'ai commencé mes études en la matière, au Maroc et à l’étranger (en France et aux États-Unis). J’ai été attirée par cette spécialisation en raison de son côté pratique et de sa pertinence dans le monde des affaires.

Je me souviens avoir eu l’impression que c’était ma destinée qui m’avait amené à étudier le droit des affaires, car j’étais fascinée par les implications juridiques et les conséquences financières des décisions prises dans le monde des affaires. Depuis, je suis devenue avocate et je ne pourrais pas être plus heureuse dans ce métier.

En tant qu’avocate, j’aime le défi que représente chaque cas, et j’apprécie particulièrement la satisfaction que je ressens lorsque mes clients obtiennent un résultat favorable.

Je suis convaincue que le métier d’avocat est l’un des plus beaux métiers du monde, car il nous permet de jouer un rôle crucial dans la défense de la justice et de la protection des droits de nos clients. C’est un métier qui demande une grande rigueur et une solide éthique professionnelle, mais qui est également très gratifiant en termes de satisfaction personnelle et de contribution positive à la société.

Vous avez effectué votre premier stage dans le prestigieux cabinet de Maître Naciri, comment avez eu cette opportunité ?

Au début de ma carrière en tant qu’avocate stagiaire, j’ai rejoint le cabinet Naciri & Associés, dirigé par le regretté Bâtonnier Mohamed Taib Naciri et Maître Hicham Naciri, car cela correspondait à mes aspirations de me spécialiser dans le droit des affaires, étant donné l’association du cabinet avec Gide Loyrette Nouel et ensuite Allen & Overy.

Cette opportunité a été une véritable école pour moi, qui m’a permis de consolider mes connaissances dans le domaine, de développer mon amour pour cette profession et d’assimiler les standards d’excellence qui n’acceptent aucune concession. C’était une expérience enrichissante, qui m’a permis de développer une rigueur professionnelle et une éthique solide, des valeurs essentielles pour réussir dans ce métier.

Je suis reconnaissante envers mes mentors pour les compétences et les connaissances qu’ils m’ont transmises, ainsi que pour l’exemple qu’ils ont été pour moi en termes d’engagement et de professionnalisme. Cette expérience m’a permis de mieux comprendre la nature complexe du droit des affaires et de renforcer ma passion pour cette profession qui exige des compétences variées, une grande adaptabilité et une forte implication personnelle, des fondements essentiels pour l’ouverture de mon propre cabinet.

Racontez-nous le lancement de votre propre cabinet !

Après avoir passé sept années dans l’un des meilleurs cabinets d’avocats du Maroc, j’ai ressenti le besoin de voler de mes propres ailes. J’ai alors lancé le concept de « boutique law firm » au Maroc, avec l’objectif de me spécialiser avec mon équipe dans des domaines spécifiques tels que le droit de la concurrence, la protection des données personnelles, la conformité ou encore l’intelligence artificielle.

Au fil du temps, notre boutique law firm s’est développée pour devenir une « full range law firm », avec pour ambition de devenir le "trusted advisor" de nos clients en veillant sur le respect de la loi et de leurs intérêts. Nous offrons une gamme complète de services juridiques, allant de l’assistance juridique quotidienne aux entreprises jusqu’à la représentation des clients devant les tribunaux.

Notre équipe d’avocats compétents, passionnés et engagés travaille en étroite collaboration avec nos clients pour comprendre leurs besoins et trouver des solutions innovantes et efficaces. Nous sommes fiers de notre réputation de qualité et de notre engagement en faveur de l’excellence, qui nous permettent de fournir à nos clients des services juridiques de premier ordre.

Comment en êtes-vous arrivée à la médiation ainsi qu’arbitrage et pourquoi ce choix ?

Mon parcours en tant qu’avocate a été marqué par un intérêt constant pour les modes alternatifs de règlement des différends (ADR). J’ai commencé à développer mes compétences en arbitrage avec feu Monsieur le Bâtonnier, qui m’a donné la possibilité de travailler avec lui sur un dossier d’arbitrage CIRDI.

Lorsque j’ai fondé mon propre cabinet, j’ai eu l’opportunité de représenter des clients dans le cadre de procédures d’arbitrage international CCI Paris. Au fil du temps, mon expertise en matière d’arbitrage institutionnel et ad hoc s’est consolidée avec des arbitrages nationaux et internationaux, où j’ai occupé différents rôles, notamment celui de conseil, de membre et de présidente du tribunal arbitral.

Je suis également inscrite sur la liste des arbitres admis auprès de la Cour d’appel de Casablanca, ce qui me permet de contribuer activement à la promotion de l’arbitrage au Maroc.

En ce qui concerne la médiation, j’ai suivi une formation à la médiation commerciale auprès du CME et du Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris. Depuis 2018, je suis annuellement sollicitée pour siéger comme médiatrice et juge à la prestigieuse compétition de médiation commerciale de la CCI PARIS. De plus, je suis également Médiatrice OMPIC-OMPI, ce qui me permet de contribuer activement à la promotion de la médiation et à son développement au Maroc.

Ma conviction est que les modes alternatifs de règlement des différends sont un outil essentiel pour le développement du pays. Ils contribuent à attirer des investissements, désengorger les tribunaux et renforcer la sécurité juridique et judiciaire. En tant qu’avocate, je suis fière de pouvoir contribuer à cette dynamique en proposant à mes clients des solutions innovantes et adaptées à leurs besoins.

Qu’est-ce qui vous passionne ?

Je suis passionnée par l’apprentissage continu et le développement personnel, ainsi que par la volonté d’avoir un impact positif dans le monde. Mon intérêt pour l’apprentissage ne se limite pas à moi-même, mais également à la contribution à la société en utilisant mes compétences et mes connaissances. Mon but est de sortir de ma zone de confort, d’explorer de nouveaux horizons et de relever de nouveaux défis pour avoir un impact significatif sur les personnes et le monde qui m’entourent.

Vous êtes également membres fondateurs du Club des avocats, en quoi consiste ce club ?

En effet, j’ai été l’un des membres fondateurs du Club des Avocats au Maroc, avec plusieurs de mes collègues, et j’ai eu l’honneur d’en être le porte-parole. L’objectif de notre club était de jouer un rôle positif dans le milieu professionnel marocain, en travaillant aux côtés des autres associations professionnelles et sous l’égide du barreau de Casablanca. Cette expérience m’a permis de m’impliquer encore davantage dans mon environnement professionnel et de contribuer à l’évolution de la profession au Maroc. Aujourd'hui, d’autres confrères et consœurs ont pris le relais pour assurer la continuité de cette initiative.

Vous étiez la seule femme à siéger au conseil de l’ordre du barreau de Casablanca! Racontez-nous!

Mon mandat au sein du conseil de l’ordre a été une expérience enrichissante. J’ai été honorée par la confiance de mes consœurs et confrères qui m’ont élue à ce poste, et j’ai été privilégiée par le soutien des autres membres du conseil ainsi que de monsieur le Bâtonnier dans toutes les actions que nous avons lancées pour servir notre profession. Ce mandat a été exceptionnel et j’en ressors grandie. Aujourd’hui, d’autres confrères et consœurs portent le flambeau, et je leur souhaite un franc succès dans cette mission.

Parlez-nous de votre association avec Al Tamimi !

Notre collaboration avec Al Tamimi vise à consolider mon expérience africaine et à élargir leur présence au Maroc. Nous collaborons pour renforcer notre présence dans 10 pays avec 17 bureaux, contribuant à la stratégie d’ouverture adoptée par le Maroc pour devenir un acteur majeur sur le marché africain. Cette collaboration améliore nos prestations de services en partageant nos connaissances et expériences, offrant une gamme plus large de services de qualité supérieure dans tous les domaines du droit des affaires. Nous sommes impatients de renforcer notre présence en Afrique, offrant des services de premier ordre à nos clients dans toute la région MENA.

Quel a été votre plus gros challenge dans votre carrière ?

Maintenir une progression constante tout en gardant un équilibre sain et harmonieux dans ma vie professionnelle et personnelle est un défi permanent. Bien qu’il soit facile de se complaire dans une routine confortable, j’ai toujours cherché à aller de l’avant et à me perfectionner. Trouver le juste équilibre entre la sécurité et la prise de risque, l’expérience et la nouveauté est un challenge constant.

Il faut faire preuve de discipline personnelle, éviter de s’enliser dans une zone de confort, continuer à explorer de nouveaux horizons tout en restant fidèle à mes valeurs.