« Mon message aux jeunes est principalement de cultiver davantage et encore davantage leur marocanité, et développer leur image de bons citoyens du monde pour pouvoir vivre à l’ère de leur temps »
Je suis Marocaine, Amazighe, originaire de la tribu des Ait Outmane -Sefasef, non loin du Oued Beht. J'habite et exerce dans ma ville natale, Rabat.
Je suis l’ainée d’une fratrie de quatre (trois filles, un garçon). Mon père, ancien homme de la finance publique nous a inculqué la notion du sérieux dans l’engagement professionnel et l’importance du développement du travail. J’ai été élevée dans la rigueur et le dialogue. Il nous a également appris, et nous le rappelle toujours, la valeur de l'attachement à notre marocanité en insistant sur l’importance d’être des citoyens du monde.
Je suis un produit de l’école marocaine « d’hier » (je le souligne bien), et j’en suis très fière. Après un baccalauréat Lettres Modernes, j’ai fait mes études à l’Université Mohamed V de Rabat (département de Littérature Anglaise et Américaine), j’y ai découvert que la polyvalence est bien la clé de la réussite. Par la suite, ma formation m’a ouvert les portes de la traduction et de la communication. Ma formation à L’INA (Bry-sur-Marne) m’a préparée au métier de la médiation audiovisuelle. Je reconnais que mon vrai apprentissage a débuté avec le travail au sein de la SNRT (ex RTM), une grande école des métiers et des professions.
Au fait, mon vrai rêve était de devenir designer, un métier qui me passionne toujours d’ailleurs, vu que toute petite ma mère nous a transmis, à mes sœurs et à moi, de belles choses.
J’ai toujours senti en moi une fibre créative et un penchant vers les matériaux nobles, une sorte de passion inconditionnelle pour les objets et leurs formes. Les arts décoratifs me passionnent toujours et je pourrai rester des heures à contempler une toile ou une belle photographie en noir et blanc sans dire un mot. Le design italien me fascine. Je ne pense pas avoir raté ma vocation puisque je vis cette passion aussi souvent que la vie me le permet, particulièrement dans ma vie privée, ou avec proches et amis.
Vu que mes études ne menaient pas à l’architecture d’intérieur ni au design, je me suis orientée vers ma deuxième passion qui est la communication dans son sens large. Donc après mes études supérieures j’ai opté pour autre chose. J’ai débuté en tant que journaliste radio à l'English Desk de l’ex RTM. J’étais dans mon élément.
Mon travail me permet de vivre tous les jours des expériences nouvelles et différentes. Mon activité avec l’équipe de production internationale est véhiculée par le fil de l’actualité et le fait de veiller à bien servir notre auditoire. Mon travail consiste à accompagner une équipe de réalisateurs radio ainsi que des journalistes et des producteurs. Nous veillons ensemble à produire et présenter des émissions de qualité à notre public. Nous sommes visibles (CHAINE INTER) dans le cadre de plusieurs évènements nationaux et internationaux.
Absolument pas. Mon choix s’est porté sur la radio car je m’y retrouve et m’y sens comblée. Ceci dit, je rends hommage à tous mes amis et confrères au Maroc et à l’étranger, ces brillants journalistes qui exercent à la télévision avec une charge de travail intense et qui veillent à présenter une qualité d’information.
Ce qui me plait dans mon travail c’est le fait qu’il corresponde parfaitement à ma nature hyper active. C’est un travail qui me permet de canaliser mon énergie positive et constructive, vu que je ne suis pas tout le temps clouée derrière mon bureau. Entre les cabines de studios et les séances de production et de bouclage d’émissions, l’échange avec l’équipe de professionnels qui m’entoure ne me fait pas sentir la notion du temps. Je suis une passionnée de la radio, et je pense que j’ai ce métier dans le sang puisqu’il fait mon bonheur.
Pour ce qui me déplaît, c'est peut être la pression du temps, qui je reconnais, donne de la bonne adrénaline, mais être limités par le temps ne nous permet pas en tant qu’équipe, des fois, de réaliser tant de choses, j’entends par là couvrir plusieurs évènements et les présenter sur antenne.
La voix du tram a été pour moi une expérience sympathique. Suite à un casting de voix effectué il y a quelques années, ma voix a été retenue. C’est pour le citoyen passager.
Pour mes autres activités, j’exerce en tant que traductrice de catalogues, sites internet et autres parutions, je prête aussi ma voix (voix off) aux documentaires institutionnels.
Mon expérience à la SNRT permet un large partage des connaissances, puisque j’anime des cours de production radio ainsi que de communication personnelle et professionnelle depuis une dizaine d’années. J’anime (je n’aime pas beaucoup le mot enseigner lorsqu’il est question d’études spécialisées) des modules pour des étudiants qui représentent des générations de futures créateurs du son et de l’image. Mes étudiants sont des personnes que je vois évoluer au fil des années de leur formation, les jeunes étudiants marocains autant que les étudiants africains qui viennent au Maroc dans le but de faire des études supérieures.
Mon devoir est de partager avec eux mon expérience et surtout de leur expliquer que quel que soit leur choix de métier d’avenir, ils ont la responsabilité d’être de bons citoyens. L’ouverture sur les religions, les peuples et les personnes différents fait des profils bien formés et surtout ouverts d’esprit.
J’exerce dans un domaine où la qualité du rendement l’emporte. Je souligne au passage que plusieurs personnes ont cru en moi depuis le début. Ce sont en général des personnes auxquelles j’aimerais rendre hommage, parce qu’elles m’ont toujours fait confiance et m’ont confié des opérations que j’ai su honorer. En réponse à la question sur l’injustice, la SNRT donne la chance aux personnes avec un profil de qualité, et à aucun moment il n’a été question d’injustice ou de sexisme. Chez nous la parité est un acquis. J’avance par mon travail qui est mon unique atout. Cela n’empêche pas de dire que, comme toute personne active, j’ai eu mon lot de soucis de parcours, mais c’est toujours le même genre de problèmes auxquels sont confrontés les hommes et les femmes. Je parlerais plus de stress du quotidien au travail que d’injustice ou de sexisme.
Evidement d’exercer le métier qui les passionne et de le mettre au service de l’humanité autant que possible. Mon message aux jeunes est principalement de cultiver davantage et encore davantage leur marocanité, et développer leur image de bons citoyens du monde pour pouvoir vivre à l’ère de leur temps.
Amina Majlal
Née le 16 Juillet
À Rabat
Vit à Rabat
Profession : Chef du service de la production Internationale SNRT