« Entreprendre est un risque. D’où l’importance de garder la tête haute et croire en son projet »
Optimiste, rêveuse et ambitieuse. Je suis née à Fès et j’ai grandi à Kénitra où j’ai poursuivi une partie de ma scolarité primaire. Après avoir décroché mon bac à Rabat, j’ai décidé de continuer mes études supérieures à Paris.
Passionnée par la communication, le design et les arts graphiques, mon rêve était de lancer une agence digitale. Pendant deux ans, j’ai suivi ma première formation supérieure dans une école de commerce, avant de m’inscrire dans un institut spécialisé en publicité et marketing. J’ai renforcé mon parcours avec des études en multimédia et arts graphiques.
J’ai fini mon cursus en 2008. Le dilemme était de rester à Paris ou rentrer au Maroc… J’ai décidé d’entamer ma carrière professionnelle dans mon pays. Dans un premier temps, je n’ai pas voulu me lancer à mon propre compte, non pas par peur de ne pas réussir, mais plutôt pour connaître le marché et faire du networking. J’ai intégré une agence web maroco-canadienne où j’ai eu l’occasion de travailler, pendant deux ans, sur des projets de grands comptes. Forte de cette expérience, j’ai décidé de créer mon entreprise en 2012.
J’ai toujours voulu entreprendre dans un domaine où le contact humain est très présent. J’ai porté les marques que je distribue aujourd’hui quand j’étais étudiante à Paris. Jusqu’à une date récente, les consommateurs marocains avaient uniquement accès aux sacs de luxe ou articles bas de gamme.
La marque TED LAPIDUS existait au Maroc durant la fin des année 70/80, rassurée par le rapport qualité prix des articles, l’idée m’est venue de me lancer à mon compte pour faire du e-commerce au Maroc.
Je ris, à chaque fois, quand on me pose cette question! J’ai lancé mon entreprise à l’âge de 29 ans. Vous êtes jeune, êtes vous sûre de vouloir vous lancer ?... Telles sont les réactions auxquelles j’ai eu droit, de la part des administrations et des organismes, avec lesquels j’ai eu des contacts dans le cadre du lancement de mon projet. Le démarrage était difficile. Ce fut un réel challenge. Entreprendre est un risque. D’où l’importance de garder la tête haute et croire en son projet.
Il y en a eu plusieurs… Deux contraintes marquantes m’ont servi de leçon de vie. Figurez-vous, il m’a fallu deux ans pour réaliser l’enseigne de mon showroom! L’imprimeur répétait le même disque… Demain à midi, je viens pour faire l’accrochage.
Seconde grosse contrainte, le paiement en ligne. Le CMI et MTC savaient pertinemment que mon activité était l’importation et la commercialisation des articles au showroom et en ligne sur le site. Je me suis retrouvée à gérer des problèmes de caution. Cette histoire a duré six mois, avant que je décide de contacter le directeur du CMI pour lui faire part de mon mécontentement et lui expliquer que la caution sert aux sites qui n’ont pas de points de vente. La situation s’est débloquée dans l’heure!
Le digital est notre coeur de métier. J’ai lancé mon site e-commerce en même temps que le showroom. Les shootings des produits ont toujours été faits en interne sur les étagères du showroom. Depuis un an, l’entreprise a son propre studio pour réaliser les visuels des articles vendus en ligne et au showroom. La marque est présente sur les différents réseaux sociaux à travers lesquels elle dispose d’une forte communauté fidèle.
Je suis optimiste de nature. Oui… l’écosystème est favorable dans le sens, où il y a cinq ans, il n’y avait pas d’offre en maroquinerie sur le segment moyenne gamme sur le marché marocain. Aujourd’hui, il existe quelques opérateurs. Il faut varier l’offre pour que le consommateur puisse avoir assez de choix.
Développer «Sac à Elle» en enrichissant et diversifiant l’offre tout en multipliant les points de ventes. Je travaille sur le lancement de «Sac à Lui» et un nouveau site sur la baggagerie.
Amina Belhassan Alaoui
Née le 17 Décembre 1983
À Fez
Vit à Rabat
Profession : Fondatrice est gérante de Sacaelle