« L'expérience de remonter sur une moto fut si intense que je l'ai vécu comme une révélation.»
J’ai grandi à Rabat et j'ai baigné jeune dans le monde des sports mécaniques.
On avait en famille une passion pour le Jet-Ski et on passait la majorité de nos weekend dans l'oued du Bouregreg. Ma mère a créé l'association nationale de Jet-Ski début des années 2000 et je garde un merveilleux souvenir de cette période et de l'ambiance autour de ce sport.
Ma passion pour la moto à toujours été présente, peut-être même avant ma naissance (rire) car mon père faisait de la moto durant sa jeunesse, période durant laquelle il a connu ma mère.
C’est une passion viscérale et très intense qui m’est tombée dessus très jeune et que mes parents ont eu beaucoup de mal à contenir en me réorientant constamment vers le Jet-Ski et la natation. J’ai finalement réussi à avoir ma première moto à l'âge de 15 ans. Les conditions pour en faire étaient très strictes : uniquement en Off-Road ( hors route ) et avec tous les équipements de sécurité.
J’ai eu un bac scientifique au Lycée Descartes de Rabat puis un Master à l’Ecole Centrale de Paris. J'ai toujours eu un penchant pour tout ce qui est technique et mécanique et je voulais être ingénieur en Formule 1. Puis pendant mes études j'ai mûri et je me suis orienté vers d'autres horizons.
Lorsque j’ai eu ma première moto, j'ai rapidement commencé à faire des courses de motocross. Le soucis c'est que je n'avais aucune technique de pilotage et j'ai fini par me blesser assez lourdement. J'ai été contraint d’arrêter la moto pendant plusieurs années avant de retrouver une mobilité correcte du poignet.
Ce n’est que 10 ans plus tard, en me souvenant de ce que j'aimais faire quand j'étais enfant que j'ai décidé de reprendre la moto. L'expérience de remonter sur une moto fut si intense que je l'ai vécu comme une révélation. A l'époque, je me posais beaucoup de questions et la moto est devenue une réponse à cette quête de sens.
Tout était optimisé à son maximum et rien n'était laissé au hasard : Technique moto, préparation physique, alimentation sportive, optimisation mécanique, logistique...
J’avais cette impression d’avoir plusieurs années de ma vie à rattraper et mes proches devaient me freiner pour éviter le surentraînement.
La moto est devenue une obsession et j'ai vite progressé. En l’espace de quelques années, j'ai commencé à gagner des championnats et à représenter le Maroc à l’international.
Je suis le premier marocain à avoir gagné un titre mondial en motocyclisme, et c'est pour moi une consécration. Malheureusement d'un point de vue national, ce sport n’est pas reconnu à sa juste valeur. Pourtant le Maroc est la première destination mondiale pour les courses et les raids dans le désert. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que la majorité des étapes du Paris-Dakar avaient lieu au Maroc.
Je pense donc que l’effort d’avoir des champions marocains dans cette discipline est justifié. Bien plus qu’investir dans d’autres sports mécaniques dont le Maroc n’est pas prédisposé. L’avantage est double: profiter de la proximité du désert et promouvoir le tourisme marocain.
Sans aucun doute mon épouse Soukaina. On a traversé ensemble beaucoup d'épreuves. Elle est la seule personne à savoir réellement combien il est difficile d'être présent aux courses, de faire des résultats et d'assurer en même temps au travail. Elle est en quelque sorte mon agent car elle me décharge du volet marketing, social media et de la presse.
Absolument pas sinon j’aurais quitté mon travail il y a bien longtemps (rire).
Malheureusement j’ai décroché mon titre de champion du monde en même temps que l’incroyable performance du Maroc au Qatar et cette information est passée un peu sous les radars. J’ai essayé de contacter le ministère à travers la fédération mais je n'ai jamais réussi à obtenir de l’aide dans ce sens.
Heureusement je travaille en tant que directeur logistique dans une entreprise de distribution et cela me permet de financer mes courses. Mais d'un autre côté je n'ai pas les mêmes chances qu’un Pilote Pro étranger qui dispose de tout son temps pour s'entraîner.
En me sponsorisant une entreprise bénéficiera d'une visibilité importante sur les principaux médias nationaux tels que 2M, AlAwla, 360, MAP, Hespress, Radio Mars, Le site info …)
Rien que pour 2024 il y a eu plus d’une cinquantaine d’articles de presses et de passages télévisés autour de mes participations et de mes résultats en compétitions. Notamment avec ma récente victoire au Carta Rallye.
Sur mon site web www.echiguer.com figure une revue de presse détaillée de cette visibilité. Je suis aussi présent sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram et TikTok où chaque publication crée un fort taux d’engagement.
Pour l'instant, le plus important à mes yeux est de l'accompagner vers ce qui l'attire et ne pas l’influencer dans ses choix futurs.
Mon fils n'est pas très intéressé par la moto et c’est tant mieux. Je ne le pousse pas dans cette direction car je veux vraiment qu'il trouve sa propre voie.
Amine Echiguer
Né: le 10/05/1988
À: Rabat
Vit à: Casablanca
Profession : Pilote moto & Directeur Logistique